Ben Ali, le parcours
Zine el-Abidine Ben Ali, né le 3 septembre 1936 à Hammam Sousse et décédé ce jeudi 19 septembre 2019 en Arabie Saoudite, a été le deuxième président de la République tunisienne. Il a occupé le palais de Carthage entre le 7 novembre 1987 et le 14 janvier 2011.
Militaire de formation, il a occupé pendant plusieurs années le poste de chef du service de renseignement du ministère de la Défense, d'attaché militaire à l'ambassade de Tunisie à Rabat, d'ambassadeur à Varsovie et, à deux reprises, de directeur de la Sûreté nationale au ministère de l'Intérieur. Il s'y illustrera en contenant le soulèvement de janvier 1978 puis des "événements du pain" de 1984. Il devient en 1986 ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Rachid Sfar, puis remplace celui-ci comme Premier ministre le 3 octobre 1987.
Il dépose, un mois et quatre jours après, le président Habib Bourguiba pour "sénilité" et, par conséquent, vacance provisoire, ce qui lui permet d'accéder au pouvoir, comme le stipule la Constitution. Son avènement à la tête de l'Etat intervient à une époque où le pays fait face à des luttes de succession, à des tensions politiques et économiques et à la montée de l'islamisme. Son manifeste du 7 novembre promettant une rupture avec le totalitarisme et une ouverture réelle sur la démocratie et le multipartisme ne fait pas long feu.
Ainsi, sous sa présidence et malgré une croissance économique qui permet à la Tunisie d'être classée première en termes de compétitivité économique en Afrique, le pays verse petit à petit dans le refoulement des libertés individuelles, la répression des activistes politiques tout en façonnant une bonne image dans le monde occidental, en particulier grâce à la place qu'il accorde aux femmes dont le statut est notamment renforcé en 1993 avec la suppression de son obligation d'obéissance à son mari.
Des organisations non-gouvernementales et des médias étrangers dénoncent, pour leur part, sa politique en matière de droits de l'homme, la qualifiant de totalitaire.Il poussait de la corruption et de l'affairisme lié particulièrement à des membres de son entourage familial et notoirement relevée.
Dès 2008, une vague de protestations populaires est réprimée dans le bassin minier ( sud ouest). Elle s'étend progressivement sur l'ensemble du pays pour atteindre son apogée le 14 Janvier 2011, faisant basculer le régime de celui qui a gouverner la Tunisie pendant plus de 23 ans et obligeant ce dernier à s'exiler en Arabie Saoudite où il vient de rendre l'âme.
A noter que plusieurs procès lui ont été intentés, le total des peines prononcées à son encontre par contumace s'élève à plus de 200 ans de prison.